A propos du roman "Les mains pleines"



Les mains pleines de Pascal Vitali, 
éditions Charlot, 1946

Faut-il rattacher ce premier roman d’un jeune-très jeune- au surréalisme ou à la technique américaine ? A l’une et l’autre, sans doute. Ne cherchez donc pas à comprendre dans un monde réel tous les détails de l’intrique ; ne vous attendez pas à voir les gens agir avec vraisemblance et détermination, avec une sureté psychologique réconfortante. M. Vitali veut inquiéter son lecteur, l’obliger à piétiner un peu avec lui dans l’absurde de la vie, parmi les instincts élémentaires qui dirigent en vérité le monde. Le choix d’un innocent (qui est aussi un étrangleur) pour héros principal nous rappelle Faulkner et plus encore le Steinbeck des Souris et des Hommes. Le désir diffus d’une mère adoptive, faussement incestueuse, est lui, aussi significatif. Peut-être y a-t-il dans l’excessif « décousu » de l’histoire et des images (impressions sans lien, juxtaposées ; dialogues brefs et hachés) une volonté d’étonner un tout petit peu trop juvénile. Mais Mr. M.Vitali trouve parfois de belles images, des notations vraies et fortes. Au demeurant, cette révolte contre le roman traditionnel, tranquille et sûr de soi, est des plus sympathiques. C.C

Il y a assez de notes de presse. Cette note a été conservée par hasard mais est assez juste. K